• L'église Saint-Etienne

    Pourquoi Saint Etienne, patron de cette église ...

    Au 16e siècle, il existait deux petites églises proches : St-Germain de Cormorouze et Saint-Etienne d’Envelun. Elles furent détruites en 1562 pendant les guerres de religion par les troupes du baron des Adrets.

    Quelques années après, à l’initiative des habitants de Le Passage assez nombreux et déterminés, une église sera construite à proximité du château. Il est fort probable que la famille de Poisieux qui avait construit le château actuel vers 1750, sur l’emplacement d’une maison forte datant de 1342, ait fait don du terrain.

    La date exacte de la construction de cette église n’est pas connue, mais elle se situe avant la Révolution française. Cette église sera agrandie en 1838 par la construction des 2 nefs latérales, avec remplacement des murs par des piliers et arcades en plein cintre. En 1833, on note la construction de la sacristie.  La nef agrandie au 19e siècle est toujours en pisé, ce qui est une particularité rare.

    Le clocher, construit de 1835 à 1837, est constitué de pierres très variées. La flèche haute de 35,68 m est en tuf calcaire. Elle fut réalisée en 1887. Elle remplaçait une flèche en bois en très mauvais état et dangereuse, construite en 1837. Une partie de la construction, et certaines réparations seront réalisées grâce à l’aide financière du Couvent de la Grande Chartreuse.

    Depuis 1860 et 1872, le clocher abrite les cloches JEANNE-FRANCOISE, 400 kg, donnant le LA, et CAMILLE, 900 kg, donnant le FA.

    En 1888 et 1897, des réparations importantes sont nécessaires.

    On peut noter dans le chœur la présence de 6 colonnes en pierre, surmontées de chapiteaux sculptés. Ces colonnes sont bien plus anciennes (l6e siècle) et proviennent peut-être d’une des églises dévastées et citées plus haut.

    Deux des chapiteaux, à gauche et à droite du maître-autel, présentent des masques à la manière du Moyen-Age, entouré de deux figures ricanantes qui représentaient à cette époque une façon de se préserver du Malin en montrant son vrai visage. Il est possible que ces 2 colonnes soient les plus anciennes de la série.

    Sur la face avant du beau maître-autel, on peut remarquer une très fine sculpture en marbre blanc représentant un agneau sur un grand livre, symbolisant le lien entre l’Ancien et le Nouveau Testament.

    Le tabernacle était surmonté d’un ciborium (édicule surmontant un autel, sorte de baldaquin, d’origine paléochrétienne (fin du 2e siècle à la fin du 4e siècle)).

    Les vitraux, réalisés en 1897, chez deux maîtres verriers grenoblois, ont dû remplacer d’anciens vitrages sans valeur ou très dégradés. Ils proviennent des ateliers Etienne Buche qui a réalisé aussi les vitraux de l’église Saint-Laurent à Grenoble, et Berthier-Bessac, atelier animé par Jean-Augustin Bessac qui a réalisé la restauration des vitraux de Fourvière à Lyon de 1996 à 2000. Ces deux ateliers existent toujours.

    Les vitraux de la Vierge et de Saint-Etienne sont particulièrement réussis.

    On note sur les 4 piliers au fond de l’église, la présence de 4 corbeaux destinés à soutenir une tribune. Il est peu probable qu’elle est existée.

    On est sûr, par contre, en lisant les devis de travaux qu’il existait une chaire en bois de noyer.

    Pourquoi Saint-Etienne, patron de cette église ? On peut supposer que c’est une reprise de la dédicace d’une des églises dévastées. On remarque aussi que la très grosse ferme dauphinoise voisine est nommée aussi « ferme Saint-Etienne ».

    Dans un rapport du Curé à l’Evêque du moment, il est précisé que la statue de St-Etienne d’Envelun a été amenée au Passage. Elle a disparu, la statue actuelle étant en plâtre. 

    Saint-Etienne est toujours représenté jeune et sans barbe. Il fut le 1er diacre de l’Eglise et martyrisé en 35 après Jésus-Christ. Il est le patron des fondeurs de cloches et sa fête est le 26 Décembre.              

    Les fonds baptismaux et le bénitier sur pied, tous les deux en pierre, sont aussi très vraisemblablement d’origine ancienne.

    A noter, le cimetière était situé en-dessous de l’église et à mi-chemin avec l’ancienne cure, qui est une belle maison dauphinoise, au lieu dit « le Magnit », côté Est.

    Le cimetière sera déplacé vers le centre du village autour des années 1907-1908. L’ancienne et belle croix a été déplacée dans le nouveau cimetière.

    A noter, que les toitures de l'église ont fait l'objet de rénovations importantes en 2008 et 2010 (sacristie) puis en 2023-2024 pour la couverture principale.

    Informations issues de la présentation de l’église lors des journées du patrimoine - Septembre 2016.